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Jean Paul Gaultier : l’enfant terrible de la mode

Mais qui est donc Jean-Paul Gaultier, le créateur français ? Découvrez en un peu plus sur «  L’enfant terrible de la mode » aux multiples facettes, devenu aujourd’hui un personnage incontournable. Il bouscule depuis plus 30ans les codes de la mode et a su tirer son épingle du jeu !

L’enfant terrible de la mode

Avec son éternelle marinière et sa brosse platine, Jean Paul Gaultier est une aujourd’hui un personnage incontournable de la mode française. Il entre en 1970 chez Pierre Cardin avant de faire un passage chez Jacques Estérel et chez Jean Patou, puis de retravailler enfin pour Cardin.
Surfant sur la tendance motard-rock, son premier défilé prêt-à-porter Gaultier (1976) ne rencontre pas le succès escompté : le perfecto de cuir noir porté sur un long tutu en tulle ne fait pas encore d’émules. C’est grâce à une collection créée pour le couturier japonais Kashiyama que Jean Paul Gaultier commencera à se faire un nom dans le monde fermé de la mode.

Mais il faut attendre le début des années 80 pour que sa vision de la mode, à contre-courant des tendances, connaisse un franc succès. Les défilés Gaultier multiplient “les musts”, devenus aujourd’hui incontournable, comme l’indémodable marinière, le corset, la robe aux seins coniques ou la mode « Toy Boy ». En 1984, dans une collection intitulée « Une garde-robe pour deux », Jean Paul Gaultier fait défiler des hommes en jupe. Le ton est donné : cette marque se veut excentrique et un rien provocante.  Elle ne cessera de jouer sur la dissolution des frontières entre les sexes, et de détourner les codes.

Entre traditionalisme et radicalisme, ses collections des années 80 s’inspirent des grands courants de l’histoire de l’art (le dadaïsme ou le constructivisme) et revisitent des univers aussi éloignés que le rock ou le Paris populaire de l’entre-deux guerres. Le succès pousse dans le même temps le créateur à diversifier ses activités : entre les créations de parfums et les costumes de scène, la ligne « Junior Gaultier » voit le jour en 1988, suivie de « Gaultier Jeans » en 92, et de « Gaultier Fourrures ».

En 1990, le bustier conique porté par Madonna lors d’une de ses tournée installe J.P Gaultier au rang des créateurs les plus en vogue de son temps. Tout le monde se l’arrachent, mais il continue de produire ses collections haute couture et prêt-à-porter, dans lesquelles il se montre toujours en avance sur son temps sans se soucier de ce qui l’entoure et de son succès. En 1994, il consacre une collection à un phénomène encore marginal : intitulé « Piercings et Tatouages », ce vestiaire s’attache une nouvelle fois à donner un second souffle à la mode de rue, autorisée à figurer sur les podiums.

Chacun de ses défilés est un véritable spectacle hors du commun. On se souvient tous de sa collection printemps-été 2003 mettant en scène des vêtements mobiles suspendus par des chaînes de métal. En 2008, il choisit le top en vogue Agyness Deyn pour être l’égérie de son parfum Ma Dame. En juillet 2010, Dita von Teese réalise un effeuillage lors du défilé Jean Paul Gaultier haute couture. Comme autant d’illustrations de sa fantaisie, les titres des défilés prêt-à-porter Jean Paul Gaultier sont également, pour le créateur, l’occasion de rendre un hommage iconoclaste à ses multiples sources d’inspiration : le cinéma (« Mort à Venise », « Louise Brooks chez Easy Rider »), la télévision, (« La croisière s’amuse »), les cultures qu’il affectionne (« Rabbins Chics », « Black Beauties »), etc… Sans jamais oublier les codes de l’élégance, le maître de la marinière a tout d’un artiste révolutionnaire.

Jean Paul Gaultier et la Haute Couture

Tout semblait prédestiner le créateur français à exceller dans le champ de la haute couture : son goût précoce pour les extravagances baroques, sa fascination pour les robes monumentales du 18ème siècle, et sa formation au début des années 70 chez deux maîtres du genre, Pierre Cardin et Jean Patou.
C’est pourtant à travers sa ligne de prêt-à-porter que le couturier à la marinière connaîtra d’abord le succès avant que sa première collection de haute couture femme ne voie le jour en 1997, près de vingt ans après son entrée dans le monde de la mode. Dominés par le désir de démocratiser un genre souvent synonyme de luxe inabordable, les débuts de Jean Paul Gaultier au sein de la haute couture le propulsent rapidement au sommet de son art : s’ils se veulent accessibles, les défilés haute couture Jean Paul Gaultier s’autorisent les excentricités qui constituent la marque de fabrique du créateur. Entre radicalisme et tradition, sa collection « Gaultier Paris » prend d’emblée un visage radicalement atypique, à contre-courant des tendances. Les créations reprennent le fil rouge fidèlement suivi par le couturier, qui consiste à estomper les frontières entre féminité et masculinité, à brasser les codes vestimentaires et les références ethniques et culturelles du monde entier. En témoignent les titres de ses collections, où hybridité et métissage semblent les maîtres mots : « Princesses et Maharadjahs » et ses costumes royaux, « Sirènes et Marins » et ses robes aquatiques, ou encore « Samouraïs » et « Grèce Antique ».

Les défilés haute couture Jean Paul Gaultier possèdent ce caractère irrévérencieux et facétieux qui a fait le succès de sa griffe. Les tenues rocambolesques y côtoient les classiques revisités (tel le fameux corset), les matières basiques telles que la laine, le coton ou le lin se mêlent aux cuirs, aux fourrures et aux strass. À chaque collection, le créateur s’attache à mettre à jour l’une des facettes de la femme d’aujourd’hui : mi-vierge effarouchée, mi-figurine rock délurée, celle-ci s’y révèle dans toute son ambivalence, tel un caméléon renaissant chaque fois dans un autre style, une autre époque, une autre culture. Si les figures androgynes, habillées de costumes d’hommes, de cravates et de longs trenchs beiges rencontrent un grand succès chez le créateur, la petite robe de soirée noire ultra-glamour au décolleté vertigineux occupe également une place de choix. La question de l’identité figure ainsi au cœur des défilés haute couture Jean Paul Gaultier. Ses invraisemblables costumes créés pour le théâtre ou le cinéma semblent d’ailleurs apporter le témoignage ultime d’un goût pour les jeux de masques et de travestissement.
Depuis dix ans, la griffe habille une femme sophistiquée mais volontiers provocante, tandis que les défilés haute couture Gaultier créent chaque saison l’événement en réveillant le petit monde de la mode.

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